
Loin de moi l’intention de name-dropper, seuleme
nt de faire une liste plus ou moins chronologique de quelques photographes qui ont su m’arracher des larmes ou une réflexion (souvent ça vient ensemble) sur l’art. Et surtout, de m’apercevoir à l’aide de cette liste, que je suis parti des portraits pour me diriger peu à peu vers le paysage. Je redécouvre les photographies plus récentes de Nan Goldin, de plus en plus exemptes de travelos trash, de scènes de sexualité crue et de sidéens mourants. Même cette star du portrait, sans les quitter totalement, prend ses distances avec les gens pour se tourner vers le dehors. Tillmans a produit une grande série de photos qui fonctionnent comme des diptyques : un portrait d’un côté et de l’autre, un paysage. Facile ? peut-être, mais cela lui a permis d’aboutir à une pratique du paysage qui se rend parfois jusqu’à l’abstraction (voir photo ci-dessous). Hayeur crée des paysages photographiques mystérieux et étranges à souhait à l’aide de manipulations numériques. Oui, le paysage me fait tout un effet, depuis un certain temps.
Je reviens aux sources de mes intérêts photographiques (et poétiques aussi, car, sans être totalement fatigué de la poésie qu’on appelle « géopoétique », je souffre de plus en plus d’une carence de gens) et je voudrais bien revoir le portrait qui est, si je me souviens bien, ma première pratique photographique, avant de m’être intéressé au dehors. J’étais plus jeune et beaucoup moins expérimenté en termes de pratique et de théorie : je voudrais me remettre dans ce bain entouré de l’autre, de son regard et de son corps.
Je commence aujourd’hui en publiant sur ce blogue des visages connus et familiers, de gens qui m’entourent représentés dans quelque chose qui, à mon sens, est plus cru que la nudité claire sur papier glacé, quelque chose qui est plus clair que le nom de la ville imprimé sur chaque photo : ces visages flous et coupés illustrent le vif sur lequel le cliché est pris, le même vif que celui de l’anecdote enregistrée en pleine déambulation, le moment exact (dans le cas présent, il s’agit surtout de fêtes et de partys). Si le regard se fatigue d’être seul, c’est qu’il voudrait bien s’entourer de gens qui, dans le noir, en mouvement, trop près ou trop loin, signifient « clairement » leur présence et le présent.
Pourquoi n'as-tu pas fouillé davantage ce créneau? Tu disais que tu semblais y revenir, mais immédiatement après, tu t'es enfui vers les lieux. Selon moi, c'est un de tes plus beaux "posts".
Dans certaines photos, celles où les personnages sont en mouvements, renvoient quant à moi non seulement à leur présence dans l'espace, mais à une certaine production de l'espace. Ils ont l'insolence de l'occuper d'une telle manière qu'il se transforme momentanément. Pour moi, c'est dans ce sens que ces photos s'inscrivent dans la même lignée que les autres: elles représentent un espace habité, pratiqué: un espace en formation.
C'est un collègue du bureau qui fait de la photo dans ses loisirs. Il ne te connaît absolument pas. Il a l'âge de nos parents! lol!
Ah ben, Geneviève, tu me surprends! Quel est cet ami, que je le remercie?Je vais aller faire un tour chez toi!
Hé Nicko! Nous deux décidément, on finit toujours par se croiser! Un ami me dit : va voir ce blog, les photos sont trop hot… Et moi de lui répondre à présent : j'étais à l'école avec le gars! :)Viens faire un tour chez moi à l'occasion! Je t'ajoute à mon blogroll!
L'amorphisme de la masse?