DÉAMBULATION 2. La mélodie du bonheur

Le réveil, ce matin, s’est accompagné du désir d’écouter de la nouvelle musique. Je possédais déjà quelques « nouveautés-à-ne-pas-manquer » dont le nouveau Wolf Parade et le nouveau Martha Wainwright, tous deux excellents, mais mon désir n’était pas assouvi. Trois désirs plutôt ridicules, mais que voulez-vous. Parfois on écoute de la bonne musique, mais pas toujours pour les bonnes raisons. J’avais envie d’un album aux beats qui tuent. J’avais envie d’une autre langue impossible à déceler. J’avais envie de folk orchestral. Le premier désir vient de mon manque de sorties dans les clubs (qui sont de plus en plus ennuyants, à mon avis), chose qui l’an dernier m’était hebdomadaire. Le deuxième désir est un peu ethnique, je l’admets. C’est ridicule, mais j’ai toujours aimé entendre des sons que je ne reconnais pas. Le troisième, enfin, correspond un peu à mon état d’âme de ces derniers temps. Il fait beau, terriblement beau, mais je n’ai jamais été un fan de l’été. Trois disques pour trois désirs, choisis après un bon trois heures passées chez le disquaire (ma Sainte Trinité à moi) : pour les beats, le happy birthday de Modeselektor que je convoitais depuis quelques mois ; pour la langue, je ne pouvais mieux tomber que sur le nouveau Sigur Rós ; pour le folk orchestral, le dernier Shearwater.

Acheter des disques pour moi, c’est aussi un sentiment (il en va de même avec l’achat de livres). La marche pour me rendre du disquaire à chez moi se fait toujours avec un grand sourire et une fébrilité à tout casser. Déambuler après cet achat est toujours une réussite. Alors j’ai sorti ma caméra de mon sac pour photographier les trois disques dans ma main question de faire banalement concept, et je me suis mis à marcher quelques heures à travers la ville afin de voir ce qu’elle offrirait à mes yeux et à ma caméra, ou plutôt ce que je serais à même de voir avec ce sentiment d’après-achats satisfaisants.

Évidemment, c’est toujours un peu décevant. J’ai finalement pris peu de photos. Je cherchais trop. Faut savoir arrêter de chercher la chose qui kicke des culs. Faut savoir chercher sans savoir ce qu’on cherche. J’ai fait l’erreur de chercher une image. J’ai vite abandonné, après avoir pris des photos bien trop ennuyeuses pour les publier ici. J’ai changé d’attitude, sans en faire un drame, et du coup quelque chose s’est posé sur mon chemin.

Des petites bobettes. Blanches, de surcroît. Je m’accroupis pour les photographier non sans dégoût, et pendant ce temps une petite musique se fit entendre. Une sorte de comptine instrumentale très passe-partoutesque, en boucle et dans le tapis d’un appartement avoisinant. À partir de là, je compris que les photos ennuyeuses et la déambulation ratée qui précédaient cette découverte sur fond de comptine était un passage obligé pour jouir ensuite d’une promenade dont les pas seraient rythmés par toutes sortes de musiques : j’ai vu un chanteur se faisant bronzer sur une table à pique-nique, j’ai découvert tristement que mon magasin de vinyles usagés préféré a fermé ses portes, puis j’ai rencontré au tournant d’une rue quelques vinyles gisant au sol, sans compter la voiture qui m’a suivie au long de quelques rues avec un bon rap bien gras. Je n’ai évidemment pas osé la photographier.

Bon.
Place à la mélodie.

Au canada, Noël ne se chante pas. Il s’orgue, il s’organe. Seul l’amour se chante, on dit « un amour comme le nôtre ». Au Canada, Noël s’organe ; c’est la Baie James qu’on chante.

Moustache à l’appui.

2 Commentaires

  1. Moustachu et chauve de surcroît!Si tu voulais entendre une autre langue, il fallait venir avec nous… les Flamands parlent une langue encore plus débile que les Lituaniens. On appelle pu ça du Horinshepen, mais du Elfique. Oui oui, en Belgique, ça parle Elfique. Et ça sent le pipi. Mais on aime ça :)Bisous, tu me manques.

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